Si Macron veut la guerre, il aura la grève
Le nouveau patron de Force ouvrière, Frédéric Souillot, était à Nantes ce lundi 3 octobre. L’occasion d’appeler ses troupes à se tenir mobilisées en cas de passage en force sur la réforme des retraites.
De passage à Nantes en mars dernier, pour le congrès de l’union départementale FO, Frédéric Souillot avait prédit un printemps social agité, qui n’a finalement pas eu lieu.
De retour dans la cité des ducs ce lundi, le nouveau secrétaire général de FO, élu en juin dernier, s’est montré plus prudent. Si le gouvernement décide de passer en force sur la réforme des retraites, on n’aura aucun problème sur la mobilisation. Mais la grève générale, ça ne se décrète pas. Ce sont les salariés qui décideront, personne d’autre ».
Frédéric Souillot, secrétaire général de FO (à droite), et Michel Le Roc’h, secrétaire de l’union départementale
« On voit bien que ça bouillonne dans tout le pays »
Pour autant, Force ouvrière se tient prête à engager le bras de fer. « On n’acceptera aucun recul de l’âge de départ en retraite, ni aucun allongement de la durée de cotisation », prévient le nouveau patron de FO. Et cette fois « les conditions sont réunies pour une réaction forte », estime-t-il : « D’abord, tous les syndicats sont sur la même longueur d’onde. Ensuite, on voit bien qu’avec l’inflation et la flambée de l’énergie ça bouillonne dans tout le pays ».
Bref, « si Macron veut la guerre, il aura la grève », a lancé Frédéric Souillot, devant quelque 400 militants FO réunis à la salle festive Nantes Nord, en expliquant que 73 % des Français sont contre la réforme des retraites. « Si les patrons ont peur que tout soit bloqué, on les aidera à se chauffer avec nos braseros ».
L’impasse sur le 16 octobre
En attendant, FO n’a pas participé aux manifs organisées par la CGT le 29 septembre, aux côtés de plusieurs partis de gauche. « Réclamer une hausse des salaires, OK. Mais « le pouvoir de vivre », ce n’est pas une revendication salariale ».
Pour les mêmes raisons, le syndicat, qui clame haut et forte son indépendance vis-à-vis des partis politiques, ne participera pas aux manifestations « contre la vie chère et l’inaction climatique » organisées à l’appel de la Nupes (LFI, EELV, PS…) le 16 octobre.
« On ne dénigre pas l’initiative, mais on n’appelle pas à y aller », explique Frédéric Souillot, qui préfère que ses troupes réservent leurs forces pour le combat contre la réforme des retraites, selon un calendrier qui reste encore à préciser.
source: Xavier Boussion P.O http://force-ouvriere44.fr/