En cette fin d’année, le président de la République a décidé de relancer son projet de réforme des retraites. Une fois de plus, il souhaite mettre en place des concertations avec les organisations syndicales tout en annonçant en préambule : départ à 65 ans minimum. Inacceptable !
Certes, cette fois, on ne parlerait pas, pour l’heure, de revenir sur un projet de retraite par points ; certes, on ne reparlerait pas de régime unique. Mais une fois de plus, le président semble ne pas être conscient du souhait des Français, ne pas les entendre, ou pire être victime de surdité précoce.
En effet, depuis de nombreux mois, nous ne cessons de rappeler que, pour nous, la concertation n’est pas une négociation, qui plus est lorsque l’on nous annonce des concertations « bilatérales » où le gouvernement recevrait les organisations syndicales séparément, presque en catimini ! Nous sommes bien loin d’une réelle négociation avec des propositions et des contre-propositions.
Pourtant, il s’agit d’un sujet concernant l’ensemble des Français, un sujet qui a donné lieu, ces dernières années, à de nombreuses manifestations et mobilisations. A croire que le président, pourtant pas avare de cabinets conseils (Mac Kinsey) et d’instituts de sondages en tout genre, n’a pas noté que plus de 70 % des Français sont opposés à une nouvelle réforme des retraites. Il aurait également oublié que l’ensemble des organisations syndicales françaises ne souhaitent ni un allongement de la durée de cotisation, ni un nouveau recul de l’âge légal de départ.
Pire encore, le rapport du COR publié récemment montre que le dernier exercice est excédentaire et qu’il n’y a aucune urgence à mener une nouvelle réforme !
Alors pourquoi tant d’acharnement à vouloir faire travailler les Français plus longtemps ? Caprice présidentiel ? Dictat des places financières et de Bruxelles ? Il y a de quoi se poser la question… Pourquoi passer en force une réforme dont personne ne veut dans une période économique difficile, si ce n’est répondre au dogme « bruxellois » de la diminution des déficits peut-être !
Faire des économies sur le dos de la retraite
Hé oui ! Malgré les dires de certains, l’objectif n’est pas une augmentation des retraites et pensions mais l’inverse ! L’objectif est clairement de faire des économies sur notre dos et non d’augmenter les retraites ! En fait, lorsque le gouvernement parle d’« équité » dans son projet de réforme, c’est clairement d’enlever aux uns… sans le donner aux autres. Une fois de plus, le projet du gouvernement est totalement comptable et ne vise qu’à nous faire payer la note ! Quand on sait que la majorité des Français ne sont plus à l’emploi après 60 ans, quel sera leur niveau de retraite quand les cinq dernières années seront calculées sur leur chômage ou arrêts maladie ?
Pour la FEC FO, notre position est très claire :
- Non à l’augmentation de l’âge minimum de départ en retraite mais OUI au retour à la retraite à 60 ans.
- Non à l’augmentation du nombre de trimestres cotisés mais OUI au retour aux 37 annuités.
- Non au régime unique mais OUI au maintien de l’ensemble des régimes.
- Non à un projet de réforme où les retraités et salariés payent la note mais OUI à une lutte contre l’évasion et l’évitement fiscaux.
- Non au transfert du recouvrement des cotisations de l’AGIRC et l’ARCO mais OUI au maintien de systèmes de recouvrement actuels.
- Les moyens pour financer nos retraites existent : rien que l’évasion fiscale dans notre pays, par exemple, représenterait entre 80 et 100 milliards d’euros par an !
On ne lâchera rien
L’autre effet pervers majeur de ce projet présidentiel qui voudrait nous faire travailler jusque 65 ans et plus serait l’impact sur le chômage et l’emploi car, à garder nos anciens au travail plus longtemps, quand feront-ils la place aux jeunes ? Pire, doit-on considérer que travailler plus longtemps est une fin en soi alors que certains salariés arrivent déjà usés à 60 ans ?
Notre organisation syndicale ne lâchera rien. Nous sommes prêts à instaurer le rapport de force et, avec vous, à défendre et pérenniser nos systèmes de retraites et pensions enviés par tous, partout à travers le monde.
Il va donc falloir nous mobiliser car le gouvernement, sur ordre du président, veut aller très vite en concertant jusque mi-décembre et en légiférant à la suite.
Rejoignez-nous, adhérez à FO ! Ensemble, on est plus fort !
Sébastien BUSIRIS
Secrétaire général FO FEC le 26/10/2022
https://www.fecfo.fr/articles/5647-surdite-ou-acharnement-presidentiel.html